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Je m’appelle Paul, je suis guitariste.

Je vis l’expérience du flamenco depuis  plus de 10 ans maintenant.

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Lorsque vous vous embarquez là dedans, il ne s’agit pas seulement d’adopter une technique, d’apprendre de nouveaux rythmes ou d’étudier un répertoire.

Je dirai plutôt qu’il faut d’abord apprendre à observer. Dans la logique d’une tradition orale, vos premières armes seront vos oreilles et votre humilité. Lorsqu’un cantaor chante une letra pour vous, qu’un maestro vous enseigne une falseta ou qu’un danseur s’élance il vous faut être “pendiente”, c’est-à-dire à l’écoute.

Pratiquer l’art du flamenco c’est acquérir une base solide qui puisse laisser place à toutes les surprises. C’est le développement de l’instinct de chacun dans la plus grande des disciplines. C’est un art qui nous apprend à être soi tout en respectant les codes communs à tous les aficionados.

La guitare a pour moi toujours été synonyme de voyage et de découvertes de cultures. Je n’ai pas de racines espagnoles. Je suis né en Colombie, de parents français. Mon premier professeur de guitare est Bolivien. Lorsqu’après un concert on me demande “Vous êtes espagnol?” je répond ” De cœur”.

Aujourd’hui, même si le cœur du Flamenco bat toujours en Andalousie, cet art se répand dans le monde entier. C’est un art universel. J’ai eu la chance de pouvoir vivre à Séville quelques années. J’y ai côtoyé des Andalous bien sûr mais également des Japonais des Suédois, des Australiens des Américains, des Slovènes des Turcs… Tous venaient apprendre le flamenco avec pour projet de le développer dans son pays. A l’heure d’internet et de ses milliards d’informations accessibles en un clic, il faut veiller à respecter pleinement l’authenticité de cette culture tout en assistant à sa constante évolution.

Le Flamenco passionne, se diffuse, se partage via des vidéos des enregistrements…Et l’Andalousie est à deux pas d’ici, en 2 heures d’avion.

Lorsque je disais que je partais là-bas il y a bientôt 10 ans, cela pouvait paraître être un projet fantasque. Aujourd’hui de plus en plus d’aficionados du monde entier font ce voyage, à fréquences régulières ou ponctuelles, afin de connaître cet art à sa source. C’est une très bonne chose.

Pour illustrer ces propos je n’oublierai jamais les mots de mon maestro de la fundacion Cristina Hereen, Eduardo Rebollar. Nous étions en 2010, le flamenco venait d’être consacré “Patrimoine de l’Humanité”. Très honnêtement, même si cela donnait plus de visibilité médiatique au flamenco, cela n’a pas produit un changement fulgurant pour nous. Notre maestro est venu nous parler de ce nouveau titre donné au flamenco en commençant la classe. Cela donnait ceci: ” Este titulo de patrimonio de la Humanidad lo usan los politicos y los periodistas quien ni siquiera podrian distinguir una seguiriya de una solea. En Realidad El Patrimonio de la Humanidad sois vosotros quien vos pegais horas al dia a estudiar la guitarra y el acompaniamiento al cante”. “Ce titre de patrimoine de l’Humanité est utilisé par les personnalités politiques et les journalistes qui ne sauraient même pas faire la différence entre une soléa et une seguirya. En réalité le patrimoine de l’Humanité c’est vous, qui vous collez à étudier des heures durant la guitare et l’accompagnement du chant”.

C’est à notre tour de diffuser cet art avec les moyens d’aujourd’hui tout en respectant son essence. Le flamenco c’est traduire des émotions de la vie de tous les jours comme le feraient la peinture, la poésie, le théâtre. Si vous êtes touchés, alors il faut vous initier!

Les gitans sont de très grands artistes. L’art flamenco leur est évidemment indissociable. Mais savez-vous ce qui les très heureux? C’est de partager un moment flamenco avec quelqu’un qui aime vraiment ça et le respecte, quel que soit son pays de naissance.